Contemporary photographic family album
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Grimaces (or Father & Daughter)

2002-2003 different version : Digital print on aluminium 100x100cm (V1) & 175x90cm (V2)


Nobody suffers and nobody is malicious.
This page sweeps old habits.
Experiences of doctor Duchesne de Boulogne, ridiculous chemical flasks of Frankenstein have announced the blacks of hell and the tragic whites of poor people piled up in gas chambers. A witch treatment, experimental, bizarre, precedes Nadar’s era, nazis’s doggeness in order to watch more closely, the last fight of bodies. A part of modernity has taken ordinary flesh for a ride.
Photographers have built the most incredible carnival of all times. Millions of disappeared flesh wander along books, movie screens or on the top of fireplaces. Some worlds are still given themselves importance : The fûrher, Eskimos, the unknown soldier, movie stars, the front popular, the war of viet-Nam Picasso hold under a parasol his wife, as if he was strolling far from his paintings : The other world is obese.
Italo Svevo who wondered what photography could be used for, was satisfied of this essence : To prove to myself that I was here. This modesty is formidable, but a wise one.
Here, hands of a man are kneading a woman’s head. She watches the scene with an eye or two opened, attends work, participates ; The hands like chromosomes, suggest some mysterious identity. The clothing shows that time passes by.
Those two hands don’t belong to some slave dealer making us appreciate the goods. Pygmalion only dealt with marble. We can guess a secret complicity between the man and the woman. One generation separates them. Here, he’s proceeding to a last perfecting. Her, covered by his hands, seems to make the whole turns of her own question, all along the inventory. This question is not the stepmother’s one, asked to the mirror. It’s the question of knowing “Wether I have a useful head, and if I didn’t waste my time. Humor accompanies this question : the eye dilated as a rabbit ready to be cooked, nose rolled-up without any reason, the wink of the end.

Milou about "Grimaces", 2003
Translation by Matthew Douglas-Kay

Duchenne de Boulogne, doctor and photographer (1806 – 1875)

Personne ne souffre et personne n’est méchant. Cette page balaie de vieilles habitudes. Le Docteur Duchenne de Boulogne, les cornues ridicules de Frankenstein ont annoncés les noirs d’enfer et les blancs tragiques des pauvres diables empilés dans les chambre à gaz. Une médecine sorcière, tâtonnante, bizarre précède au temps de Nadar, l’acharnement des nazis pour voir de plus près le dernier combat des corps. Quelque chose de la modernité s’est moqué de la chair ordinaire; Les photographes ont fabriqué le plus fabuleux carnaval de tout les temps. Des millions de chairs disparues trottent dans

les livres, sur les écrans ou les dessus de cheminées. Des mondes encore se donnent de l’importance : Le Führer, les Esquimaux, le soldat inconnu, les stars, le front populaire, le Viêtnam…Picasso tient sous un parasol Françoise Gillot, comme s’il flânait loin de ses toiles : L’autre monde est obèse. Italo Svevo qui se demandait à quoi pouvait bien servir la photographie se contentait de l’essentiel : “A me prouver que j’étais là” Cette modestie est redoutable, mais c’est la bonne. Ici des mains d’homme pétrissent une tête de femme. Elle regarde d’un oeil ou des deux, assiste au travail, collabore…Les mains, comme des chromosomes, renvoient à quelque mystérieuse identité. Les changements de costume disent que le temps passe. En bas à droite le profil du manipulateur. Il ne s’agit pas d’un marchand d’esclaves en train de vanter la marchandise, ni d’un dieu à lunettes. Pygmalion de son côté ne s’occupait que du marbre. On devine entre la dame et le monsieur une secrète complicité. Une génération les sépare. Lui, il procède comme à une dernière mise au point. Elle, qui s’est remise entre les mains de l’autre, semble faire le tour de sa propre question, au fur et à mesure de l’inventaire. Cette question n’est pas celle que se pose la belle-mère au miroir. C’est la question de savoir “Si j’ai la tête bien faite et si je n’ai pas perdu mon temps”La question est posée avec humour : l’oeil dilaté comme celui d’un lapin prêt à cuire, le nez retroussé sans raison au-dessus d’une bouche en accent circonflexe, le clin d’oeil de la fin.

Milou sur les “Grimaces”, 2003

Grimaces - V1 2002

Grimaces - V2 2003

selfportrait in black and white

Grimaces - Original