Une Exposition proposée par D. Ducruet et E. Martins.

« Itinéraires de l’œil » Photographies stéréoscopiques en 3D (Collection privée)

L’histoire de la stéréoscopie est une odyssée fascinante à travers les méandres de la perception visuelle et de l’art, une saga qui trouve ses racines dans les travaux des précurseurs dès l’Antiquité. Dès lors, le Grec Euclide pose les premières pierres du principe de la vision en relief, un concept revisité en 1484 par le génie polymathe Léonard de Vinci. Au 16ème siècle, Giovanni Battista Della Porta et Jacopo Chimenti explorent également des épreuves d’un même sujet sous des angles différents, une pratique dont on ignore si elle visait explicitement le relief, mais qui en permettait la restitution

Cependant, ce n’est qu’au 19ème siècle que la stéréoscopie prend véritablement son envol, avec l’ingéniosité de Charles Wheatstone et David Brewster. En 1838, Wheatstone brevète le premier stéréoscope, un appareil muni de deux miroirs reflétant les images placées à chaque extrémité. C’est un nouveau chapitre qui s’ouvre dans la perception visuelle.

Entre-deux-guerres, les débuts de la couleur apportent une nouvelle dimension à la stéréoscopie. Le procédé autochrome, inventé et commercialisé par les frères Lumière en 1907, est étendu à la stéréoscopie, mais sa complexité, notamment au développement, le rend peu utilisé. Cependant, les concours organisés par le Stéréo-Club entre ses membres voient l’émergence de la couleur, malgré des limitations techniques.

En 1936, les premiers films en couleur inversibles 35 mm sont commercialisés, ouvrant de nouvelles possibilités pour la stéréoscopie. Le Vérascope 40 de Jules Richard, commercialisé en 1939, est le premier appareil grand public à utiliser un film 24×36, marquant ainsi une nouvelle étape dans l’évolution de la stéréoscopie.

Après la Seconde Guerre mondiale, la stéréo évolue vers le diaporama projeté, utilisant des lunettes et des filtres polarisants pour des projections en relief. Le Carousel, lancé par Kodak en 1962, permet des présentations dynamiques.

Avec le passage au numérique au début des années 2000, la stéréoscopie connaît une renaissance, facilitant la prise de vue et la composition des images en relief. La sortie du film Avatar en 2009 coïncide avec une large commercialisation de téléviseurs et de projecteurs vidéo 3D, ouvrant de nouveaux horizons pour la stéréoscopie.

Aujourd’hui, la stéréoscopie continue d’évoluer avec l’avènement des casques de réalité virtuelle et des écrans montrant le relief sans lunettes. Parallèlement, d’autres procédés comme la modélisation et l’impression 3D offrent de nouvelles perspectives, témoignant de l’incroyable diversité et de la pérennité de la vision en trois dimensions.

L' Atelier à Montignac-Lascaux

Dans cet esprit d’exploration et d’innovation, « L’Atelier » présente l’exposition « Itinéraires de l’œil » à Montignac, offrant aux visiteurs une immersion unique dans l’histoire et la richesse de la stéréoscopie à travers la collection de planches stéréoscopique de Philip Nolde, accompagnées de stéréoscopes divers et variés. Cette collection est accompagnée des photographies anaglyphes de D. Ducruet « Mother and daughter playing dough«