Une série d’autoportraits photographiques inspirée par l’œuvre de Richter, Ema (Akt auf einer Treppe) ou « Nu descendant l’escalier ». C’est ici une occasion de revisiter, réinterpréter et expérimenter ce thème de la représentation du corps féminin.
Sur une variante de Gjon Mili, ‘Nude Descending Staircase (Variant)’ de 1942, et autres oeuvres ayant pris Marcel Duchamp, Nu descendant l’escalier n° 2, 1912:
Le point de départ d’une réflexion sur le corps et sa représentation en mouvement.
La subjectivité affirme ici l’expérience personnelle et individuelle du sujet femme et actrice/photographe de son mouvement. En conséquence, cette prise de vue éloigne ainsi de l’idée d’une représentation objective et traditionnelle du corps féminin, de sa transformation en objet.
La « fausse décomposition du mouvement » donne en perspective un corps déformé, dilaté, diforme et mobile qui évacue son idéalisation. Distorsions visuelles, angles inhabituels et positions du corps, éloignant celui-ci des normes de représentations classiques du « nu féminin » érotisé. La contre-plongée rebat les cartes des « formes féminines » en rendant grâce à la musculature, au geste, à une force corporelle qui évacue la lecture « seins-rebondis-triangle sacré-hanches à enfanter ».
Ainsi, les images évoquent un flux constant, qui évoque la nature changeante, mécanique et biologique du corps humain.
Série de 6 tirages argentiques couleurs trapèzoïdaux, environ 50×50 cm chacun. Cadre-armature aluminium à pieds en échelle environ 300x50cm et plaques de verre.
Présenté à Arles en 1999, l’armature a été détruite.