Rhyparographies

Des objets délaissés, tels jouets usés, bibelots, vaisselle brisée, prennent vie sous un voile de couleur. Ainsi transformés en natures mortes (rhyparographies), ils se propulsent dans un monde d’inertie. Les couleurs érigent une frontière subtile entre leur passé fonctionnel et l’objectif artistique, créant une liaison ténue entre peinture et photographie.

La rhyparographie consiste à représenter des objets ordinaires ou des scènes de la vie quotidienne, souvent de manière détaillée et réaliste. Le terme provient du grec « rhyparos, » signifiant sale ou décrépit, et « grapho, » signifiant écrire ou dessiner. Ainsi, la rhyparographie se concentre souvent sur des sujets modestes, usés ou délaissés.

Jouets, vaiselle, bouts de bois, tiges de métal, et feuille de papier

Ce style artistique a émergé dans l’Antiquité grecque, avec des représentations d’objets composées de fruits pourris, d’animaux morts ou d’objets du quotidien. Au fil du temps, la rhyparographie a évolué…

À la Renaissance, des éléments de rhyparographies intègrent les natures mortes, représentant des objets du quotidien avec une précision minutieuse. Les rhyparographies sont présentes dans l’art flamand du XVIIe siècle. Elles se revendiquent avec ses scènes de tavernes, des portraits de paysans, capturant la réalité brute de la vie quotidienne.

Au fil des siècles, le terme de « rhyparographies » est rarement usité. Il reste une tradition de création d’œuvres qui célèbrent les objets ordinaires et la vie quotidienne.

Les aplats colorés créent un horizon net, semant le doute sur la matérialité des objets mis en scène. En peignant et repeignant des objets photographiés dans diverses teintes, se dessinent la trame d’histoires séquencées. La série pourrait évoquer un musée imaginaire, avec des socles inégaux. Ceux-ci mettant en exergue des exemplaires d’une routine industrielle et ordinaire.