Contemporary photographic family album

Boutographies 2007, Montpellier

Les Passagers

A l’ère des héros bioniques, composites ou synthétiques – lisses et performants, d’une plastique irréprochable (pourquoi autant de mannequins de mode dans le cinéma d’aujourd’hui ?) – Diane Ducruet montre des êtres parcourus de failles et de manques. Mais c’est moins le visage d’un individu en particulier qui est ici interrogé, que l’image photographique du vivant. La prise de vue est aussi prise de vie : photographier c’est statufier, garder l’apparence et perdre la substance, vider de la chair pour faire durer l’enveloppe. Ici, l’acte photographique, au lieu d’opacifier les êtres -ce qui aurait pour effet de les extraire irrémédiablement de l’humain pour les ranger dans la catégorie de l’objet- les fragilise et les rend moins saisissables. Ces images sont du côté de la vitalité et de l’inquiétude. 

A n’être ni statue ni image, nous ne sommes protégés de rien. 

Christian Macotta, pour “Passengers”

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